Rude Boy Train

THE DUALERS – PRINCE BUSTER SHAKEDOWN – Phoenix City Records

UDualersPBcover[1]N PEU D’HISTOIRE: Au départ THE DUALERS est un duo (forcément avec un nom pareil…) créé en 1999. Deux frangins, Tyber et Simon et Cranstoun, apprécient le ska, le rocksteady, la soul et le reggae, et aiment jouer leur musique tranquillou sur les places publiques ou dans la rue sur une bande playback sur laquelle ils rajoutent de la gratte et du chant.

Le duo enregistre à la maison ses premiers disques, The Vintage Versions Volume I et volume II, et sort quelques singles qui rencontrent pas mal de succès en Angleterre.  Leur premier véritable album en tant que groupe, « The Melting Pot », sort en 2006. Pour ce disque, les deux frères se sont entourés d’une belle brochette de musiciens anglais amateurs de musique jamaïcaine. Le groupe tourne au Royaume-Uni, mais très peu sur le continent. Il trouve pourtant le moyen de jouer au Dance Ska La à Rennes en janvier 2007. Et il continue les enregistrement « maison »: « Rhymes & Rhythms », et « Get Festive Volume 1 » ainsi que la compile « Very Best of Vintage Versions », puis « Upbeat Sounds ».

The Dualers ouvre pour Prince Buster, Toots and the Maytals, Madness ou UB 40, et sort son deuxième album, « The Cooking Pot » , en 2009.

En 2010, Simon quitte le groupe, et « les duettistes » se retrouvent amputés de leur moitié. Tyber continue pourtant l’aventure sans changer de nom, et publie le live « The Summer of Ska – Live at the Indigo2 » , puis « With Respect » et enfin un troisième album à base de reprises intitullé « Prince Buster Shakedown«   sur Phoenix City Records au printemps 2012. Le groupe a aussi édité trois DVD.

 LE DISQUE: Franchement c’est pas dans les reprises que The Dualers excelle. Sur le second album, on se souvient de la reprise sans intérêt (plus scolaire tu meurs) de « A message to you rudy ». Alors pourquoi diable, ce combo qui est capable du meilleur (les pur hits « Don’t Go », « Stole the show », Point of no return »…) décide-t-il de consacrer un album entier au répertoire de Prince Buster ? Simon est-il parti en emportant son inspiration ? La réponse la plus sérieuse réside à mon avis dans le fait que Tyber est avant tout un fan de Prince Buster. Certes. Mais comment s’attaquer à l’idole sans bégayer, sans se répéter ou sans faire pareil voire moins bien ?

Ce « Prince Buster Shakedown » ne nous donnera pas la réponse.  Car en huit morceaux, le groupe s’applique mais ne parvient jamais à totalement convaincre. OK, tout celà est très pro, très bien interpété, le feeling est vraiment pas mal, les musicos sont en place et la voix de Tyber est  impeccable. Oui mais tout ça a déjà été chanté Prince Buster. Alors pourquoi devrait-on préférer la copie à l’original ?

La version de « King of kings » par exemple, n’apporte rien à celle que le Prince avait interprétée avec The Skatalites en 97 pour la compile grand public « Ska Island ».  Et à quoi bon tenter une réinterprétation de « Enjoy yourself » après que les Specials (puis les Busters) aient usé ce morceau jusqu’à la corde (morceau qui au départ n’est d’ailleurs pas de Prince Buster). C’est vrai, Prince Buster lui-même était assez friand de reprises. Mais lui au moins les détournait en les transformant en ska ou en reggae…

Maintenant c’est vrai que la version ici présente de « Firestick » est sympathique, que celle d’ « Orange Street » est bien chaloupée, que « Sister Big Stuff » (dejà empruntée à John Holt qui avait détourné un standard funk, et réinterprétée chez nous par le Jim Murple Memorial) est tout sauf désagréable, oui mais tout ce répertoire appartient à Prince Buster et à personne d’autre, et Tyber et ses Dualers, malgré tout leur talent,  ne parviennent pas ici à le transcender.

Album plaisant mais vain, ce « Prince Buster Shakedown » réussira son coup s’il permet au moins de faire venir la jeune génération à Prince Buster, un artiste majeur que ce disque a le mérite de remettre un peu sous le feu des projecteurs.

Vince

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