Rude Boy Train

THE DUSTBURDS – SUMMER PLEASURES – Casual Records/Dangerhouse/GPS

UN PEU D’HISTOIRE: THE DUSTBURDS, c’est un groupe avec dedans des gaillards (et une gaillarde) issus de pas mal de combos de la scène alternative hexagonale (et un peu suisse) : Les Milliardaires, 65 Mines Street, Demon Vendetta, Mighty Bombs, Jesus Is My Girlfriend, Respublika Von Tastika… 

Musicalement, c’est un mélange de soul, de rhythm’n’blues, de garage et de pop 60’s. Bref, du son pour modernistes avec des chelsea au pieds et des blousons en cuir bien cintrés.

Bonne nouvelle : à peine le groupe nous a-t-il informés de son existence, qu’il nous a annoncé la sortie le 16 février d’un premier album intitulé « Summer Pleasures », sur Casual Records, GPS Prod et Dangerhouse Skylab. Il fallait forcément qu’on en parle sur RBT…

LE DISQUE: Il faut bien reconnaître qu’elle est magnifique cette pochette. Et qu’elle colle parfaitement à son contenu. Car en douze morceaux, le combo de l’est de la France et de l’ouest de la Suisse nous offre un aller simple pour les 60’s, avec des couleurs qui pètent, des influences US autant que françaises, avec un peu de Russ Meyer par ci et un peu de Bourvil par là.

Musicalement, c’est pas évident à décrire, mais on dira qu’il y a dans le shaker des Dustburds un peu de french pop, pas mal de garage, une larme de blues, une rasade de soul et une bonne louche de rock’n’roll. On pense à Kitty, Daisy & Lewis, à certaines productions très yéyé de Q-Sounds Recording (Little Clara & les Chacals), aux modernistes parisiens de French Boutik, à certains plans vintages de 65 Mines Street ou à la bande son film de Tarantino, avec ou sans April March.

Il faut dire que quand ça reprend les Américains, c’est avec « Harper Valley PTA » de Jennie C. Riley, plus rhythm and blues que l’originale (qui était vaguement country), et c’est chanté avec style par une Johanna Serville très en voix qui se plait à haranguer l’auditoire avec des « Chick A Boom » par ci et des « Try My Love » par là. « Chick A Boom » justement, tout en rythmique métronomique, dégage une solide impression de puissance et de furie comme dans le slip de Dirk Diggler. Ca breake pile quand il faut comme dans un set de Roger Federer, avec des effets wah-wah chauds bouillants qui donnent à l’ensemble un côté foutrement sexy.

Alors oui, il y a beaucoup de reprises, pas forcément très éloignées des originales (« That Driving Beat » par exemple, ou « Silly Savage »), et l’exercice de l’album-hommage est toujours un peu casse-gueule ( y a qu’à voir tous ceux qui essayent encore de reprendre les Skatalites). Sauf que c’est toujours parfaitement interprété, et que ça a l’habileté de ne pas rester coincé tout le temps en Amérique. Car quand ça s’inspire très librement de Nino Ferrer, ça donne un instrumental de toute beauté, « Plugin’ & Twistin’ « , petite merveille redoutable de maîtrise, avec le panache d’une tirade de Cyrano et la précision d’une passe de Joe Montana.

Grosse ambiance aussi avec « Private Catwalk », quasi instru à l’ambiance nocturne arrangé bien comme on aime, ou dans la même veine avec « Senor Twango » qui rappellera le début de « We Are 65 Mines Street » (la chanson) à ceux qui mettent des bretelles et des chaussures à trois bandes.

C’est beau, c’est propre, ça joue carré, c’est pas commun pour un rond et ça fait plaisir d’entendre un truc pareil en France (et donc en Suisse). Avec un peu plus de compos, donc avec plus de liberté, je parie que ça va envoyer du très lourd dans les année qui viennent.

Vince

 

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