Rude Boy Train

THE FRIGHTNRS – Nothing More To Say – Daptone Records

The Frightnrs - Nothing More To Say cover art

UN PEU D’HISTOIRE : C’est dans le Queens (NYC) que démarre cette histoire  en 2010. Dan Klein rencontre Chuck Patel dans une fête et les deux gars échangent sur leur amour du rocksteady. Coup de foudre ou presque.  Chuck présente à Dan son frangin Preet et avec l’aide de Rich, ils forment le quatuor qu’ils appelleront THE FRIGHTNRS :  Dan est à la gratte et au chant, Preet à la basse, Chuck au clavier et Rich à la batterie.

En 2012 le groupe autoproduit un Ep cinq titres avec Jay Nugent (Slackers) aux manettes, puis un deux titres, qui resteront inédits en version physique.

Il faut attendre 2015 pour voir la mise en ligne d’un nouvel Ep cinq titres, « Inna Lovers Quarrel », produit par Ticklah (AKA Victor Axelrod), suivi par le 45 tours « Sharon », puis par « I’d Rather Go Blind », un single publié par Daptone Records, le label voisin qu’on ne présente plus dans le monde de la soul. Et quand le combo annonce la sortie d’un album sur Daptone pour 2016, on est quelques-uns à se dire que ça va être énorme.

Comme on avait raison…

LE DISQUE : The Frightnrs ne fera jamais de tournée en Europe. Dan Klein ne chantera jamais sur les scènes de l’Hexagone. Car « Brukky » nous a quittés juste avant l’été. Putain de triste sort pour ce chanteur hors pair qui signe avec « Nothing More To Say » un testament musical de haute volée.

Onze titres de rocksteady et de reggae, une production aux petits oignons, des musicos avec du feeling en veux-tu en voilà, un label à la fois pointu et grand public. Voici la recette d’un grand album. Car « All My Tears », dès l’entame, frappe fort, très fort. Et on comprend immédiatement qu’une des qualités majeures du groupe réside dans la voix de son chanteur et dans le travail sur les harmonies vocales car ensemble, Dan, Preet et Rich la jouent comme si c’était les Maytals en 1969. Sans déconner, c’est tellement bien gaulé qu’on peut comparer ça à du Heptones, du Gladiators ou du Paragons. Et puis la chanson-titre juste après fait figure de chef d’oeuvre instantané.  J’aime la perfection de cette voix, j’aime la discrétions des notes de clavier placées ici ou là, j’aime la finesse des riffs de guitare au son clair et la précision métronomique de la batterie. C’est assurément l’un des morceaux de 2016 qu’on écoute ici, et le reste du disque sera du même tonneau.

Car quand les Frightnrs s’attaquent au catalogue Daptone pour faire des reprises, ça va chercher du côtés des vieilleries comme Bob & Gene (« Gonna Find A Way »), et c’est énorme, ou dans des bricoles plus récentes avec « Gonna Make Time » empruntée à Saun & Starr, et je te mets au défi de ne pas avoir des frissons dans le dos en écoutant un truc de ce niveau, avec des petits breaks juste où il faut pile quand il faut, et des arrangements de oufoufouf comme si le truc avait été enregistré à la meilleure période de Studio One.

Je pourrais vous dire d’aller écouter « What Have I Done » pour la puissance vocale ou « Look For My Love » parce qu’on dirait du Junior Murvin, mais ce que vous devez surtout retenir c’est qu’on tient là un album du niveau du « Beware » que Jr Thomas et ses Volcanos nous avaient balancé à la face l’année dernière.

Définitivement un grand disque. Merci Brukky. Merci les gars.

Vince

 

 

 

  1. Pingback: Nate Ness Monster

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *