Rude Boy Train

The Lions – Soul Riot – Stones Throw Records

UN PEU D’HISTOIRE: Depuis leur second album, l’excellent « This Generation » sorti il y a deux ans, les LIONS ne sont pas restés à se tourner les pouces. Un album dub tiré de « This Generation » en 2014 (« This Generation In Dub »), du travail pour les uns avec The Expanders, pour les autres avec Western Standart Time, et même un passage en France, ont occupé la fine équipe.

Et même que récemment, les deux gars d’Hepcat (Alex Desert et Deston Berry) ont repris le chemin des concerts avec leur cultissime groupe de ska/rocksteady.

Mais évidemment, il fallait que The Lions donne une suite à « This Generation », ce qui est désormais chose faite avec « Soul Riot », un troisième opus sorti le mois dernier sur lequel on retrouve quelques invités aussi prestigieux que Jesse Wagner et Angelo Moore.

LE DISQUE : The LIONS, c’est l’un des très grands groupes de reggae d’aujourd’hui. C’est pourquoi l’annonce de la sortie d’un nouvel album nous a naturellement rendus impatients. Car « This Generation », le précédent opus, était absolument sublime. Qu’en est-il de ce « Soul Riot » et de sa superbe pochette ? La réponse est simple: on est toujours dans un haut niveau d’excellence.

Après une intro bricolée, on découvre d’entrée de jeu n »When It Rains », l’un des temps fort de cet album, qu’on avait découvert en début d’année. Et des titres de ce niveau, on peut dire qu’on n’en entend pas plus de trois ou quatre chaque année, maximum. Emmené par un Malik Moore et un Black Shakespeare très inspirés, le morceau est magnifiquement balancé, avec des arrangements aux petits oignons et une production assez énorme signé Steve Kaye et Dan Ubick, déjà responsables du son des albums précédents.

Et le gros son de continuer juste après avec « Rhythm Rock », un peu barrée, un peu bancale, et finalement bien à l’image d’Angelo Moore qui pousse ici la chansonnette. On a droit à du bien roots sur « Run Along » et sur « Feels Good », et on adore les choeurs sur « At A Loss », sur lequel on comprend plus que jamais qu’une grande partie de la force des Lions réside dans l’incontestable talent de leurs chanteurs.

On se prend une bonne grosse claque à l’écoute de « The Magnificent Dance », chef d’oeuvre sur lequel on ne s’éternisera pas puisqu’on en avait déjà dit beaucoup de bien à l’occasion de la sortie de la compile espagnole consacrée au Clash, et on criera au génie en se mettant « (Will You Be) My Girl ? », magnifique rocksteady, entre les oreilles. Tout est là: la voix de soul man de Myron Glasper, les choeurs hors du commun, la ponctuation de cuivres, la rythmique métronomique. Du vrai travail d’orfèvre.

Le disque se termine avec style, c’est le cas de le dire, sur « Wilder Style », dont la scansion ne sera pas sans rappeler The Aggrolites, les régionaux de l’étape, mais avec un beat plutôt ska, un beau solo de trombone, des breaks par-ci, une guitare qui claque par-là, et toujours, et c’est encore une fois ce qu’on retiendra, un gros son, ample, généreux, et toujours parfaitement maîtrisé.

Quant à savoir si « Soul Riot » est supérieur à « This Generation », je dirait que non, peut-être pas, et si on sent ce troisième opus légèrement en retrait par rapport à son prédécesseur, ça sera de quelques millimètres seulement, car je sais déjà que Soul Riot » est à n’en pas douter l’un des albums majeurs de l’année 2015.

Vince

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