THE MIGHTY MIGHTY BOSSTONES – While We’re At It – Big Rig Records
UN PEU D’HISTOIRE: Mine de rien ça fait 35 ans qu’elle dure cette histoire, 35 ans que Dicky Barrett et ses copains punks de Boston ont décidé de former un groupe qui tabasse, puis de lui adjoindre des cuivres et d’inventer le ska-core, genre qui sera décliné à l’envi un peu partout à travers le monde.
THE MIGHTY MIGHTY BOSSTONES est l’un des grands groupes de l’histoire du ska. Parce qu’il a eu un immense succès, et parce que de ses débuts dans l’underground à la consécration de 97 (avec « Let’s Face It ») puis au retour aux affaires dans la seconde moitié des années 2000, le combo n’a eu de cesse de sortir de purs albums, toujours emmené par l’inamovible quatuor Barrett/Gittleman/Burton/Carr.
Pour son dixième opus tant espéré (le précédent datait de 2011), la fine équipe a ressorti sa formule magique à base de voix sévèrement burnée, de riffs de cow-boys, et de pochette de toute beauté.
LE DISQUE: Autant vous avouer direct que je suis un fan absolu des Mighty Mighty Bosstones, groupe majeur qui vieillit à la perfection, dont les derniers opus, étonnamment, étaient parmi leurs meilleurs au lieu de doucement laisser venir le déclin.
« While We’re At It » n’aura pas à rougir de la comparaison avec ses prédécesseurs. Car une fois de plus il n’y a ici rien à jeter, toujours à mi chemin entre punk-rock qui file tout droit et contretemps qui invite à cramer les loafers. A ce jeu-là, l’octet nous en sert de bien bonnes, à l’instar de « The West Ends », charpentée comme le torse à Hulk Hogan, avec une sections cuivres atomique et un refrain qui tape et qu’on aime à reprendre à plein poumon, dans son salon comme dans les travées de Fenway Park. Evidemment, le single « Green Bay, Wisconsin » donne dès l’entame le ton d’un album qui sera joyeux, entraînant comme une copine de Benny Hill, roboratif comme un gueuleton chez tata Monique.
Dans la foulé, on apprécie le démarrage de « The Constant », rythmiquement métronomique comme du Bosstones, et ses montées en puissances de balèzes, avec un Dicky Barrett toujours maître dans l’art de l’éructation.
Il y ici ou là des respirations plus mid-tempo, de « Unified » à « The Mad Dash », mais le groupe de Boston n’hésite jamais à nous mettre des choses un peu plus piquantes, comme « Hugo’s Wife » qui klaxonne dans tous les sens et qui cogne comme un direct de Conor McGregor.
On appréciera aussi tout particulièrement « Wonderful Day For The Race », une chanson on ne peut plus bosstonesienne, l’excellence de la ponctuation cuivresque sur « Closer To Nowhere » et sa dernière ligne droite de toute beauté (ce clavier qui virevolte comme sur du 65 Mines Street), et la force tranquille qui se dégage d' »In Honor Of » et de d’ « Here We Are », deux titres redoutables d’efficacité pour un album propre et net, peut-être un chouïa en dessous des deux précédents opus, mais qui en quatorze morceaux rappelle aux petits jeunes de L.A que les big boss men du ska-core sont toujours logés à Boston.
Vince