Rude Boy Train

The Pepper Pots – We must fight – Double Back/Légère Recordings

UN PEU D’HISTOIRE : C’est à Gérone, dans le nord-est de l’Espagne, que se forme THE PEPPER POTS en 2002. Le combo est branché ska/rocksteady et soul, et avec son trio vocal féminin et ses huit musiciens ‘dont quatre cuivres), il fait forte impression à ceux qui not l’occasion de les croiser sur scène.

En 2005, ils publient sur Brixton Records leur premier album, « Swingin’ Sixties », chez Brixton Records, avec Freddie Reiter (NYSJE) en invité de choix.

En 2007 sort « Shake It ! », le deuxième opus (toujours chez Brixton), avec cette fois Dr Ring Ding et The Pioneers en guest, ainsi que des membre du groupe français ASPO. Le combo se fait remarquer un peu partout et commence à très bien tourner, notamment en Allemagne, et même au Japon, avec quelques escales françaises de temps en temps.

The Pepper Pots amorce un vrai virage en 2009, avec le départ du bassiste et l’enregistrement de « Now ! », un album soul à 90 % publié par Black Pepper (le label maison), et produit par Binky Griptite, guitariste de Sharon Jones et d’Amy Winehouse.

Et l’orientation soul va se confirmer en 2011 avec « Train To Your Lover », quatrième album qui a totalement oublié la Jamaïque (Double Back Records – 2011), puis avec l’EP « Time and Place », un quatre titre que le groupe enregistre avec le soul man américain Eli Papperboy Reed (Double Back – 2012).

« We Must Fight », à nouveau produit par Binky Griptite, vient de sortir sur Double Back Records et sur Légère Recordings. C’est le cinquième album de The Pepper Pots, un groupe définitivement perdu pour le vieux son jamaïcain.

LE DISQUE : On ne va pas se mentir, je préférais largement les Pepper Pots à l’époque où ils mélangeaient à leur cocktail ska/rocksteady/reggae une rasade de bonne soul des familles, et en 2008 sur la scène minuscule d’un rade pourri de chez moi, je m’étais pris une claque monumentale en les entendant chanter une version apocalyptique de « Higher And Higher » du grand Jackie Wilson.

Mais c’était la fin de la période où le groupe catalan s’inspirait plus du son Studio One que du son Motown. Car quelques mois plus tard, les filles ont vraiment commencé à se prendre pour The Supremes, et les garçons pour The Dap-Kings, jusqu’à oublier qu’ils avaient travaillé avec The Pioneers.

Pour ce cinquième album, le trio vocal est devenu un duo, et le résultat, s’il ne réjouira pas le vieux rude-boy que vous êtes, devrait convenir à ceux qui rêvent d’aller danser sur le parquet ciré du casino de Wigan. Car à défaut de trouver ce disque renversant, on admettra quand même qu’on a ici affaire à de la soul de plutôt belle facture. Y a de la vitesse, y a de la lenteur, c’est bien sûr très bien produit, assez efficace, et la troupe espagnole est assurément une des formations old school qui comptent dans la scène soul en 2013.

On apprécie la lenteur, la langueur même de « Time As Won This One », et celle parfaitement maîtrisée de la chanson-titre « We Must Fight », superbement chantée (le chant est à l’évidence l’un des points forts du groupe), ou encore « Come Back To Me » qu’on croirait presque sortie d’un film de Blaxploitation des 70’s, même si parfois trop de langueur peut risquer de conduire à une certaine forme d’ennui.

Mais quand on aime la soul plus rapide comme moi, on préfère largement s’attarder sur « You’ve Got The Future » et son refrain entêtant, à mon avis l’une des réussites de l’album, ou sur « I Won’t Say I Love You » qui commence façon Shaft/Starsky et Hutch/Huggy les Bons Tuyaux. On valide aussi « Free My Mind », assez Jamesbondiène et très stylée, et on conclut en disant qu’avec  ce « We Must Fight », les Pepper Pots ne reviennent malheureusement pas au bercail caribéen qui nous avait fait les aimer au milieu de années 2000, mais qu’au moins ils assument et confirment leurs choix droits dans leurs botes, avec pas mal de talent à défaut de faire preuve d’une audace hallucinante.

Vince

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