Rude Boy Train

THE PRIZEFIGHTERS – FIREWALK – Jump Up Records

UN PEU D’HISTOIRE : The Prizefighters, c’est la bande de Minneapolis branchée musiques vintages de tous poils divagant allègrement du ska au reggae en passant par le rocksteady. La troupe étant pas trop bavarde, on a du se contenter, depuis leur formation en 2006, d’un LP assez fameux nommé « Follow My Sound » sorti chez Jump Up en 2010, d’une série de trois 45 tours parus conjointement sous le nom de « A Musical Knockout In 3 Rounds! » enregistrés tout en analogique, et d’un autre 45 en compagnie de Charley Organaire dans la même veine…

Malgré un œuvre relativement peu prolifique pour un groupe de cet âge, ils jouent régulièrement pendant toutes ces années, faisant aussi parfois aussi office de backing band pour des pointures du genre Stranger Cole, Charley Organaire, forcément ou bien encore pour le duo Roy Panton/Yvonne Harrison.

C’est donc avec une curiosité plus que certaine qu’on a accueilli en ce mois de février ce tout nouveau « Firewalk » toujours édité par le fidèle label Jump Up Records.

LE DISQUE : Je dois bien l’avouer, j’étais un peu passé à côté des Prizefighters jusqu’à aujourd’hui, n’ayant que survolé « Follow My Sound » à l’époque de sa sortie… Mais j’avais bien tord ! Car si ce premier album n’était pas forcément complètement abouti, la faute à des mélodies manquant parfois d’une accroche immédiate, le travail sur le son était déjà de très haut niveau et c’est encore un peu plus affiné sur les douze titres proposés sur ce « Firewalk »

Et dès « Just Let The Music Play », on prend une claque! Piano vintage à la Derrick Harriot, guitare millésimée 60’s, cuivres lascifs et chœurs gros comme ça, le rocksteady est tout proche de la perfection.

Derrière, la troupe des frangins Porter nous balance « You’ll Never Know » un ska maousse comme on en fait plus, en tous cas pas souvent… Certes, le groupe ne dispose pas des deux plus belles voix de la scène, mais avec cette énergie et cette application ça passe crème, surtout que derrière, ça joue sévère, façon Studio One, avec un swing implacable, et des cuivres qui envoient.

Du coup, avec une telle formation, qui maitrise le genre les doigts dans le nez, les instrus ska sont vraiment de première bourre, avec « The Accolade », « Kashmir » ou « Mars Rover » trois pépites au niveau incroyable, avec des rythmiques profondes et des solos d’enfer, qu’on croirait tout droit ressortis des vieilles malles de Treasure Isle.

Y’a aussi pas mal de titres à mi-chemin entre reggae et funk qui le font carrément du genre de ce « Temper Running Hot » avec son piano très jazzy et son chant sussuré, ou bien ce « Firewalk » titre particulièrement inspiré, aux arrangements de voix scandés, sombres et audacieux. En mode instru, ça donne bien aussi, avec le formidable « Kashmir Rock » et surtout ce « Be Bop Rocksteady » assez fabuleux avec son gros groove et les cuivres qui se dandinent comme les mannequins du dernier défilé de Karl Lagerfeld…

Et comme quand ça chante, ça le fait tout autant, avec ce « Burnt Toast and Black Coffee » façon Big Band prêt a exploser, le « Stop Them », boss reggae quasi ragga qui fera penser inévitablement au Stubborn All Stars, ou bien mon climax de l’album, ce fabuleux rocksteady « Along For The Ride », somptueux de bout en bout, cool comme pas deux, impeccablement produit, impeccablement interprété, vous comprendrez que je pense qu’on tiens là un des très grands albums de 2019…

J’en rajoute pas, je vous laisse y mettre une oreille, vous m’en direz des nouvelles !

Bronsky

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