Rude Boy Train

THE REGAL KINGS – DANCEFLOOR DIAMONDS VOL 1 – TINKIN RECORDS

UN PEU D’HISTOIRE: Vous prenez un bout de The Burial, vous y ajoutez un bout de The Sarah Connors, vous ajoutez quelques musiciens d’ici et d’ailleurs, vous secouez, et vous obtenez THE REGAL KINGS, un groupe avec un pied à York et un autre à Paris.

The Burial, pour ceux qu’étaient pas nés (et qui ne connaissent par Skin-Deep non plus), c’était un groupe des skinheads anglais des 80’s, pas vraiment punk, pas vraiment soul, pas vraiment ska, mais un peu tout ça en même temps, un peu à la Redskins, avec un sens de l’engagement assez exemplaire et quelques mandales balancées à la face de ceux qui pensaient qu’on pouvait être skin et écouter ce con de Ian Stuart.

Le groupe formé en 1981 avait sorti son seul album (culte) en 1988, « A Day In The Town », peu de temps avant leur séparation. Certains d’entre-vous ont d’ailleurs peut-être usé les semelles de leurs monkey boots à force de danser comme des malades en chantant « ho ho ho Sheila ».

Ce sont donc Chris Weston (chant/guitare) et Charlie Seymour (batterie/chant) qui ont monté The Regal Kings en 2007, rejoints par Olivier,  JC et Martin de The Sarah Connors respectivement à la basse, à la gratte et à la batterie, Dave Kemps au sax, Nick Williams au violon et PP au clavier, ainsi que quelques musiciens (musiciennes) additionnels.

En  2011, ils commencent à enregistrer en Angleterre et en France, et leur premier album, « Dancefloor Diamonds Vol 1 » sort à l’été 2012 sur Tinkin Records, leur propre label, accompagné peu de temps après d’un concert parisien. On espère qu’il y en aura beaucoup d’autres…

LE DISQUE: Ce qui est sûr, c’est que ce disque est sorti discrètement il y a quelques mois. Très discrètement même. Pas de Grover derrière, pas de Pork Pie Records, pas de Liquidator ni de Do The Dog, non, The Regal Kings a sorti son disque en famille.

Ça commence comme dans un western de Sergio Corbucci, on imagine Franco Nero qui se trimballe un cercueil dans une rue boueuse infestée de desperados, sauf que non, c’est bien de ska qu’il s’agit, et l’instru  « The Chase », premier titre de l’album, ouvre le bal avec énergie. Ça c’est du son uptempo comme j’aime ! Et pourtant, le groupe ne va pas de reposer sur ses lauriers et va dès le second morceau changer son fusil d’épaule. Avec « Lord Dollar » cette fois, il fait dans le style sixties, mais avec un son moderne, bien produit, bien composé, bien balancé.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Regal Kings ont un son bien à eu. Ça pourrait pas être du Hepcat, ni du Smooth Beans, ni du Mr Review, ni du Two Tone Club, non, c’est du Regal Kings, et ça c’est cool ! Sur « Mosaic Music » ou sur « Fatty » on a droit à du ska classique, sautillant à souhait, et surtout particulièrement bien chanté, avec un bel accent british, pile ce qu’il faut de sifflements cuivresques, et des choeurs par-ci par-là pour donner de la finesse, de la fluidité à l’ensemble.

Dix titres, et rien à jeter. Peut-être rien de révolutionnaire non plus, mais The Regal Kings a une vraie personnalité, et c’est lorsqu’il met du folk dans sa tambouille jamaïcaine que le groupe franco-anglais est le plus convaincant. Les premiers accords de « The Golden Bough » nous laissent imaginer qu’on est sur un disque de Flogging Molly, ou que c’est Shane MacGowan et ses Pogues qui vont pousser la chansonnette, et « Love You Insane » et son armée de violons est assurément l’un des titres les plus marquants de ce bien sympathique album. C’est pas le son « gaelic ska » des Trojans de Gaz Mayall, c’est pas non plus le délire rageur et festif d’un Talco, c’est quelque chose de différent que vous feriez bien d’aller découvrir en urgence, car c’est pas parce qu’ils ne sont pas toutes les semaines en haut de l’affiche près de chez vous que vous auriez raison de vous en passer. A moins de vouloir mourir idiot…

Vince

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