Rude Boy Train

The Rifffs – Can’t Stop The People – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE: THE RIFFFS, aussi appelé The Rifffs MT est un groupe de Malte (hé oui, MT quoi) à ne pas confondre avec les Riffs anglais avec seulement deux « f ». Bon les fondateurs de The Rifffs sont eux-aussi anglais, mais ça fait maintenant bien longtemps qu’ils habitent sur l’île anglophone du sud de la Méditerranée (depuis 1978 exactement).

Le groupe se fait connaître à droite à gauche et signe en 1981 un deal avec Alternative Music pour sortir un premier single. Les gaillards enregistrent donc « Dance Music For The 80’s Depression » qui commence à se faire connaître sur quelques radios. La bande se rend à Malte pour assurer la promotion du single sur scène et à la télé. Le disque devient numéro 1 des hit-parades locaux et garde son rang pendant plusieurs semaines.Tout va pour le mieux, sauf qu’en rentrant en Angleterre, le groupe se rend compte que son label vient de faire faillite, et que le single ne sera jamais réellement distribué. Bref, c’est la fin de The Rifffs.

Sauf que 25 ans plus tard, Rayvin (gratte), qui a beaucoup bourlingué à l’étranger, décide de rejoindre ses potes sur l’île du sud de la Méditerranée où le climat est nettement plus clément qu’à Londres. Et il relance la machine avec les mêmes gugus. Cette fois, le groupe enregistre trois singles et son premier album, « Moonstomp », qui contient « Dance Music For The 80’s Depression » et qui sort en février 2009.

Il faudra donc attendre cinq ans, et donc trente-six ans en tout, pour que The Rifffs nous ponde un deuxième album (« Can’t Stop The People »), après la sortie fin 2013 d’un très bon single, « Start The Revolution ».

LE DISQUE: Et bien on peut dire que depuis son premier opus en 2009, les Rifffs ont complété leur line-up. Hé oui, parce qu’au départ The Rifffs, c’est un quatuor (deux guitares, basse, batterie). Maintenant, on a droit à une section cuivres complète et à un clavier, qui étaient plutôt présents en musiciens additionnels sur le premier album.

Et en plus, le combo a mis un peu de nuance dans sa musique. The Rifffs avant, c’était two tone, à fond. Maintenant, The Rifffs fait du ska 60’s. Hé ouais. Bon, il fait toujours du son two tone, mais pas que, et c’est ça qu’est bien. D’ailleurs, c’est « Whole Lot Of Nothing », un morceau bien chaloupé, bien dansant, pas bourrin pour deux ronds, qui ouvre le bal avec style, à coup de riffs de cuivres qui envoient et de voix pop un peu comme sur un Hotknives. Le son est clair, le son est moderne, mais l’inspiration est clairement jamaïcaine, plus que londonienne (ou maltaise). Et juste après, « Four Walls » confirme que le combo a mis de l’eau dans son vin, et qu’avec un sens du rythme et de l’arrangement pile où il faut, pile quand il faut, il réussit même à avoir des allures de Dualers des grands jours. Comme quoi, chassez le londonien, il revient au galop.

Des plans plus dans la lignée du premier opus il y en a aussi, bien sûr, comme « Little Girl », qu’on aurait pu trouver sur une compile « Ska Ska Skandal », tout comme « Tommy Twister » au tempo bien soutenu, aidé qu’il est par un contretemps métronomique et un sifflement de clavier comme chez les Butlers. C’est bon tout ça, c’est même carrément très bon.

Un superbe instru par-ci (« Age Of Instant Karma ») avec un son de gratte d’une grande clarté, un plan reggae syncopé avec une tentative de phrasé ragga (‘Touch and Go », pas le meilleur morceau du disque), un « Conditional » de belle facture, et surtout deux morceaux qui sortent du lot : « Can’t Stop The People », mid tempo, superbement arrangée, classique mais parfaitement dans le ton d’un disque qui a tout pour plaire. Et puis bien sûr, il y a ce single assez imparable qu’est « Start The Revolution », sorte de reggae grandiloquent dans lequel se seraient croisés UB 40, The Specials, Arthur Kay & The Originals, avec un petit truc de Seeed (un tout petit truc). C’est plus vraiment une surprise puisque le morceau avait était dévoilé l’année dernière, mais même en différé, ça le fait toujours à mort, et un titre aussi bien balancé pourrait, si quelques radio s’en emparaient, faire sans problème un tube à travers toute l’Europe.

The Rifffs est un excellent groupe scandaleusement ignoré dans nos contrées, et « Can’t Stop The Revolution » vient confirmer qu’il s’agit bien d’une injustice, et qu’il n’est pas trop tard pour essayer de la réparer.

Vince

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