Rude Boy Train

THE SELECTER – Daylight – DMF Music

The Selecter - DaylightUN PEU D’HISTOIRE : The Specials, Madness, THE SELECTER. C’était le triptyque des années two tone, et tous sont encore actifs, certes dans des états différents. Les premiers ont largement rémanié leur line-up, les seconds sont quasi intacts (quelques rides en plus), et les troisièmes, The Selecter, ont connu trois vies différentes : la première au temps des damiers et des hit-parades, avec Pauline, avec Gaps, avec Neol, Charley et les autres, la seconde, au tournant des 90’s avec Nick Welsh et Martin Stewart, et la dernière, celle d’aujourd’hui, avec le retour de Gaps Hendrickson, un groupe totalement remanié et même la présence d’une section cuivres.

Quarante ans après ses premières apparitions à Coventry et sa ribambelle de tubes, le groupe phare de la scène ska mondiale est de retour avec son nouvel album (le 11e ?) pour user la semelle de vos loafers.

LE DISQUE : On avait pu rester sur notre faim à l’écoute de « Subculture » et de « String Theory », pas vilains à base de peut mieux faire.

On se dit que « Daylight » va être du même tonneau, car même période, même formation, mêmes inspirations, même mood comme ils disent à Harlem… Sauf que non, « Daylight » est assurément un cran au dessus. Voire deux. Voire trois.

Dès l’entame, on se dit avec avec « Frontline » que si les dix morceaux sont du même niveau, ça va être du très costaud. Et on n’est jamais déçu. « Frontline » tape dans le mile avec sa rythmique aussi implacable que le flow de Pauline Black. C’est superbement produit et parfaitement arrangé, la ponctuation de cuivres vient habilement fluidifier l’ensemble avec en sus, un Gaps qui sait s’imposer juste quand il faut tout en restant discret.

On pourrait se dire que ça va baisser d’un étage et que le groupe a mis son hit en tête de gondole histoire d’attirer le chaland, sauf que ça enchaîne avec la surprenante « Remember Me », traînante, nocturne, nostalgique et reggae, mais un reggae urbain, un reggae anglais, un reggae qui a connu Thatcher, les piquets de grève et les Falkland. Un fragment de l’histoire du royaume.

Et quand The Selecter se prend à se la  jouer northern soul, ça donne « Daylight », la chanson-titre entre beat two tone et parquet du casino de Wigan. C’est juste magique, plein d’entrain, plein de vie, et on se dit qu’il y a un bail qu’on n’a pas vu Pauline et son équipe dans un tel état de forme.

« The Big Badoof » va replonger dans le passé et s’inspirer des anciens, de Prince Buster et de la musique de rasés. C’est encore une fois très bien gaulé mais plutôt classique, et juste en enfilade, « Paved With Cold », discrètement ska, se pose là pour apporter du calme et la finesse à un album qui n’en est pas dépourvu (de finesse).

Grosse ambiance de reggae mastodonte sur « Taking Back Control », j’adore (superbe riff de guitare, excellence du phrasé), impression d’écouter du Beach Boys à la sauce JA sur « Mayhem »,  et même si le disque perd un peu en intensité dans sa seconde partie, on s’incline avec plaisir à l’écoute de « Pass The Power » qui vient conclure l’ensemble avec style.

Content d’avoir récupéré des Selecter avec une telle inspiration, d’aussi belles mélodies, et avec un feeling qui malgré les rides et malgré les années est quasiment le même qu’en 79.

Vince

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