THE SIDEWALK DOCTORS – SDWDRS – Autoprod
UN PEU D’HISTOIRE: Au départ, THE SILDEWALK DOCTORS est un duo originaire de Londres, amateur de rocksteady chaloupé comme on se plait à en faire en Jamaïque, avec dedans Lenny Bignell (gratte, chant) qui est passé par Pama International, et Nathan Thomas (chant).
En 2011, le duo sort son premier album, « Music Is Medicine », et enchaîne dans les années qui suivent avec pas grand chose sinon les compiles « London International Ska Festival »…
Avec Andi Mclean à la basse, Adam Booty à la guitare, Berto Gaia aux claviers et un certain Dredy Rockers to Rockers à la batterie (et pas mal de musiciens additionnels) venus renforcer l’effectif, le combo entre en studio en 2014 pour pondre son second album, « SWKDRS » qui vient tout juste d’arriver dans les bacs.
LE DISQUE : Hummmmm, y a bon écouter du rocksteady chaloupé. Et du ska et du reggae. C’est vrai, j’avoue, j’ai pêché: le premier opus des Sidewalk Doctors, je ne l’ai effleuré que d’une oreille distraite, très distraite, trop distraite. Car ce combo british vaut largement le détour comme ils disent dans les guides Michelin.
Pas mal de rocksteady donc, toujours très très bien chanté, du gros reggae évidemment, et du ska qui va bien. Je vous parlais de chaloupé, de cul qui se déhanche, de loafers qui s’usent sur le dancefloor, et à l’écoute de « Everybody’s Looking », de son chant traînant, répétitif et entêtant et de sa superbe gratte qui gratte juste où il faut, juste quand il faut, on se dit qu’on tient là un pur morceau presque bluesy, presque soul aussi, que certains Aggrolites n’auraient probablement pas renié. Et juste derrière, y a un autre reggae (c’te tuerie) qui s’intitule « In My Shoes » et qui est quasiment au-delà du magnifique tellement c’est beau, avec cette imparable mélodie de clavier toute simple qui vient se poser ici ou là en guise de ponctuation. C’est nocturne, c’est mélancolique, presque inquiétant, et c’est une tuerie que j’vous dis !
Et même que quand ça part en ska sur « This Life Is Killing Me », on est dans du très haut niveau, avec un pur son pas du tout habituel, mélange de modernité et de tradition (on croirait du Eric Monty Morris moderne), et on a surtout envie d’aller en pèlerinage à Londres pour voir cette fine équipe sur scène parce qu’à tous les coups ça doit valoir son pesant de caisses de Red Stripe.
Plus loin, « Remember » sonne presque caribéen, on a l’oreille qui s’agrippe à « Treat Me So Cruel » et à son harmonica comme sur un album de Willie Nelson, et avec « Boom », on se croirait sur un disque des Platters ou de feu Percy Sledge parce que c’est pas jamaïcain pour un rond cette affaire-là.
Le disque se termine sur « Where There Is Love », un morceau tout simple avec des choeurs gros comme ça un brin gospel, et un potentiel tubesque tout simplement incontestable. Faudrait juste que des radios se bougent un peu et mettent en avant ce pur combo anglais qui a parfaitement digéré l’héritage de Kingston, sans pour autant oublier les rades pourris le long de la route 66 et les pavés de Notting Hill. En 2015 plus que jamais, les Sidewalk Doctors ont la classe, tout simplement.
Vince