THE SILVERTONES meet THE WEST KENSINGTONS – Push The Fire – The Compound Records
UN PEU D’HISTOIRE : Au départ de cette histoire, il y a THE WEST KENSINGTONS, groupe de Philadelphie dans lequel on retrouve d’anciens membres de Mephiskapheles ou d’Inspecter 7, et qui, s’il n’a jamais sorti d’album, nous a habitués à publier pas mal d’Ep, notamment chez les incontournables Espagnols d’El Paso Records.
De l’autre côté, on a THE SILVERTONES, trio vocal jamaïcain de plus d’un demi-siècle, composé au départ par Delroy Denton, Gilmore Grant et Keith Coley. Denton avait quitté l’équipe à la fin des années 60 et avait été remplacé par Joel Brown, et Gilmore Grant qui nous a quittés en 2016, a laissé place à Anthony Fuertado. Après avoir travaillé avec Duke Reid, puis avec Lee Perry, King Tubby ou Coxsone Dodd pour quelques standards (notamment « True Confession »), le trio revient en ce début d’année avec ses potes américains pour un nouvel album, le premier depuis une éternité.
LE DISQUE: Bel assemblage que voici, ça change un peu de Roy Ellis (même si on aime bien Roy Ellis). Les West Kensingtons ne sont pas manchots, et avec un trio vocal de cette qualité, ça ne peut pas ne pas nous intéresser ici à Rude Boy Train.
Vous vous en doutez, avec ces pointures jamaïcaines, ça va forcément être à l’ancienne, dans des ambiances reggae et rocksteady. Ca part très bien en mode early avec « Them A Gumble » qui sonne à l’ancienne comme sur un vieil enregistrement d’Harry J, avec ce clavier qui siffle à l’arrière, et ces trois voix omniprésentes. Le tempo se fait plus ska sur « Soffling Green » et c’est très appréciable, avec ce riddim emprunté à « Rudy, A Message To You » qui vient se placer tranquillos en ponctuation.
Très belle impression sur « Walk », instrumental très posé et parfaitement exécuté par des Ricains très en forme, et gros niveau sur « Love Without Devotion », où les trois chanteurs font preuve d’une belle complémentarité pour un belle pépite rocksteady bien comme on aime.
Vraiment, tout ça est très bien balancé, et avec « Heaven To Me », calme et profonde, la joint venture monte encore le niveau d’un cran, avec tout ce qu’il faut de feeling, de sens de l’arrangement qui va bien et de bon goût. Derrière en embuscade, « Don’t Break My Heart » maintient le niveau avec beaucoup de style et pas mal d’énergie, avant une « Earth A Run Red » qu’on croirait tout droit sortie d’un album des Gladiators première période.
La fin est un chouïa moins bien, mais l’ensemble (dix titres seulement) tient parfaitement la route et constitue un excellente idée de tête d’affiche pour un prochain festival pas trop loin de chez nous. Le Riverside Stomp de 2019 ? Voilà une idée qu’elle est bonne. Wait and see…
Vince