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The Simmertones – Something for The weekend – Autoprod

Something for the Weekend? cover artUN PEU D’HISTOIRE : On vous a déjà parlé de THE SIMMERTONES, ce groupe du Devon au sud-ouest de l’Angleterre. Formé en 2007, le combo composé de neuf musiciens pas de toute première jeunesse aime le ska, le rocksteady et le reggae, et le prouve en sortant un premier album (ou plutôt mini-album) en 2010, « Presenting The Simmertones, Vol 1 ». En 2011, c’est au tour d’un EP quatre titres de voir le jour, « Everythings Comin’ Up Ska », et le groupe donne des concerts à droite à gauche, et commence à se faire sérieusement connaître sur la Perfide Albion. Fin 2012, le groupe retourne en studio pour enregistrer son nouvel effort (deuxième album), « Something For The Weekend », qui sort en autoproduction en mai 2013, et qui peut être commandé en cd ou en vinyle ici pour même pas cher. Le groupe en profite pour défendre son nouveau disque sur scène, en première partie du Lee Thompson Ska Orchestra …

LE DISQUE The Simmertones, à l’instar de pas mal de groupes d’aujourd’hui, a mis plusieurs reprises sur son nouvel album, comme il l’avait fait sur le premier avec « Ball Of Fire », « Over The River » ou avec « Sammy Dead ». Ici, côté vieilleries, on a droit à « Simmer Down » d’après The Wailing Wailers, « The Whip » d’après The Ethiopians, « Strongman Samson » d’après Eric « Monty » Morris, « Fire Corner » d’après Clancy Eccles, « Mothers Choice » d’après Lord Tanamo et pour le répertoire non jamaïcain, « Softly As A Morning Sunrise », chanson d’opérette dont Miles Davis et John Coltrane firent une version jazz assez fameuse, et un standard parmi les standards de la musique mondiale, « Perhaps, Perhaps, Perhaps » (« Quizàs, quizàs, quizàs » dans sa version originale) immortalisée par Nat King Cole.

Sept reprises sur douze morceaux, vous allez me dire que ce groupe manque d’inspiration. Et ça n’est pas tout à fait faux, car s’il est très plaisant d’écouter des reprises en live, je reconnais que sur un disque, il faut vraiment que le groupe ait un solide sens de la réappropriation pour que le résultat soit totalement satisfaisant (voir les récents albums parfois en demi-teinte des Skamanians ou du Lee Thompson Ska Orchestra).

Ici les Simmertones, qui ont pris le soin de ne pas reprendre que des titres archi-connus, font le job correctement, mais rarement avec un génie monumental.  Le preuve par exemple avec « Simmer Down », certes appliquée et plaisante, mais entendue des milliers de fois, ou avec « The Whip », qui même modernisée n’apporte pas grand chose à l’originale. Par contre leur interprétation de « Softly As A Morning Sunrise » est carrément bien gaulée, pas mal chantée, et pour le coup à des années lumière de la version de Miles Davis. Comme quoi quand on veut…

Et puis fort heureusement, « Something For The Weekend » c’est aussi des compos, et ça c’est entre cool et très cool. Dès l’entame « Soulful (The Sound) », fait le job à base de ska énergique et solidement charpenté, et « Shaani » juste après, instru toujours aussi ska, réussit facilement à faire la blague, avec sa belle section cuivres et sa mélodie on ne peut plus entraînante qui donne furieusement de danser jusqu’au bout de la nuit en buvant de la Tourtel. Nettement plus reggae, « I Love You Madly » ne convainc pas totalement, alors qu’ « Antigua »,  aux accents caribéens, se laisse parfaitement écouter, et plus si affinités.

Vous l’aurez compris, le nouvel album des Simmetones est plaisant, parfois même très plaisant, mais peut-être un peu trop convenu, trop dans les clous, sans la personnalité qui sépare les bons  des excellents albums. Son niveau très honorable doit cependant vous inciter à vous faire votre propre opinion et à aller y jeter un oreille attentive. Vous verrez, ça fait du bien par où ça passe.

Vince

 

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