Rude Boy Train

The Skints – Short Change Ep – Penny Drop Recordings/Soulbeats

UN PEU D’HISTOIRE: On a déjà beaucoup parlé de THE SKINTS, extraordinaire groupe londonien, dans les colonnes de Rude Boy Train. On vous rappellera juste que le quatuor créé en 2005 à Londres est formé de Jon Doyle à la basse, Jamie Kyriakides à la batterie, aux percussions et au chant, Josh Waters Rudge à la guitare et au chant et Marcia Richards aux claviers, mélodica, saxophone, flûte traversière et au chant. Pas de frontman donc ici, mais une frontgirl.

Côté discographie, la fine équipe a publié un premier Ep éponyme en 2008 chez Do The Dog Music, découvreur de talents devant l’éternel, puis un premier opus intitulé  » Live. Breathe. Build. Believe » (qui n’est pas un live contrairement à ce qu’on pourrait croire) en 2009 sur Rebel Alliance, suivi  en 2012 par leur deuxième album, « Part & Parcel », produit par Prince Fatty, publié par Rebel Alliance et réédité par Bomber Music, puis distribué en France par Soulbeats, permettant dans la foulée au groupe de venir jouer dans nos contrées.

Bomber Music sort l’année suivante « Out Of My Mind », un Ep en vinyle vert limité à 200 exemplaires dont les titres se trouvent tous sur la deuxième édition de « Part & Parcel » Pour de vrais inédits, il faut attendre fin mars 2014 avec la sortie de « Short Change Ep », un quatre titres chez Penny Drop Recordings, le label du groupe, ainsi que mi-avril chez les frenchies de Soulbeats en vinyle « 12 » avec les trois intrus en face b. Une tournée française est donc organisée dans la foulée…

LE DISQUE: Bon autant être clair tout de suite, cet EP est assez puissant. Pas étonnant me direz-vous, The Skints ayant déjà pas mal impressionné son monde avec un « Part & Parcel » d’assez haute volée. Au programme ici, quatre titres, pas un de plus (mais deux instrus en rab sur le « 12 » de Soulbeats), et un absolu sans faute.

On commence par la fin avec « The Cost Of Living Version », qui est un instru (mais « version » ça fait plus cool, plus jamaïcain), et on constate que si l’intérêt de ce type de morceau est limité, il montre au moins que le quatuor londonien a un sens du reggae, et notamment de la rythmique reggae, d’une précision assez phénoménale. « Broken Hearted », finement chanté par une toujours impeccable Marcia soutenu par un Josh au phrasé un peu plus dancehall, a du style, beaucoup de style, et prouve, si’il reste encore quelque chose à prouver, que The Skints à pas mal de cordes à son arc.

Mais au final, si tout cela est très habile, ce n’est pas grand chose comparé au deux titres placés en figure de proue de ce bien bel EP. La superbe « Break Me Down » d’abord, avec Jovel Walker en featuring toasté sur un beat reggae absolument nickel, dans une ambiance à la Special AKA période « In The Studio » (notamment sur le refrain), avec un vrai côté Sonic Boom Six featuring Coolie Ranx, habile mélange de son jamaïcain dans un groupe purement british, adepte depuis longtemps du mélange des cultures.

Et puis bien sûr, ce pur chef d’oeuvre qu’est « The Cost Of Living Is Killing Me », un magnifique reggae superbement produit, avec un gros travail sur l’enchevêtrement des voix, ponctué de riffs de cuivres en sourdine et de notes de clavier, avec un sens de l’arrangement qui tue pour une absolue démonstration de classe. On pense encore aux plans les plus roots de Sonic Boom Six (qui a dans son répertoire un morceau intitulé « The High Cost Of Living ») produits par Peter Miles (qui a aussi produit The Skints), et on se dit que si le prochain album de Marcia et ses potes nous balance ne serait-ce que trois au quatre morceaux de ce calibre, on pourra crier « hallelujah » et flinguer quelques poulets en signe d’offrande au dieu de la musique, qui avec des génies pareils doit forcément exister.

Vince

 

 

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