Rude Boy Train

THE SOUL SONICS – FEELINGS – INNACITY PROD

UN PEU D’HISTOIRE : Vous connaissez The Soul Vendors, vous connaissez The Soulsteppers, vous connaissez The Soul Radics, The Soul Sisters et évidemment The Soul Brothers, et bien vous allez connaître THE SOUL SONICS !

L’histoire débute en 2009 quand le chanteur écossais Zeb McQueen rencontre le producteur Sam Clayton Jr  en Jamaïque au studio Harry J (paix à son âme). Sur ses conseils, Zeb s’installe en France et commence à travailler avec les musiciens du  MCB Band, une belle brochette de joyeux drilles issus de Datune ou de Dub Inc… Ils décident ensemble de créer The Soul Sonics à Saint-Etienne et sont rapidement rejoints par Don Matino, originaire du Cameroun, qui vient compléter le chant.

Le groupe entre fin 2012 à l’Innacity Studio pour  enregistrer « Feelings », son premier album qui sort en avril 2013 sur Innacity Prod.

LE DISQUE : Je n’ai jamais été un gros fan de reggae roots, je dois bien l’avouer, et c’est peut-être parce que The Soul Sonics n’est pas (ou pas seulement) un groupe de reggae roots que j’ai accroché dès les premiers accords. The Soul Sonics, à l’instar des Américains de The Bullets, de The Aggrolites ou d’une certaine manière de The Lions, met comme son nom l’indique de la soul dans sa sauce jamaïcaine. Et si les musiciens sont bien sûr excellents,  ce sont les deux chanteurs qui donnent au combo son identité, sa couleur, sa personnalité. Zeb McQueen, c’est la voix blanche juste un peu éraillée, à la fois incisive comme un scalpel et douce comme de la peau de bébé. Don Matino apporte lui un peu de la négritude chère à Léopold Sédar Senghor à l’ensemble et tire, à l’instar d’Alpha Blondy et de Tiken Jah Fakoly avant lui, un trait d’union évident entre l’Afrique et les Caraïbes, avec une escale dans la ville de Bernard Lavilliers, le Jimmy Cliff des bords de Loire.

Si on apprécie à leur juste valeur les titres reggae qui parsèment ce disque pour notre plus grand plaisir (« Peace Of Mind », « Feelings »…), c’est lorsque le groupe fait dans la soul music qu’il convainc le plus nettement. « Man Alone » annonce la couleur vers le début du disque avec ses backing vocals de première classe : Les Soul Sonics ont dû écouter pas mal Bob Marley, Burning Spear et Third World certes, mais aussi un peu (beaucoup) Curtis Mayfield, Issac Hayes ou Bobby Womack. Moi quand j’écoute « Simplicity », je craque tellement c’est beau, tellement c’est fin (c’te clavier !) et tellement c’est bien chanté ! Et ce côté tellement 70’s, tellement vintage, qui à force de faire référence aux grands de cette époque fini par rappeler ceux qui s’en sont inspirés des années plus tard, Jamiroquai et les voisins de The Dynamics en tête… Et « Try My Best » est à peu près du même niveau, entre au top et un peu au-dessus du top.

Ce qui est bien avec The Soul Sonics, c’est qu’on peut piocher à plusieurs endroits du disque et qu’on n’a pas à chaque fois le même son, la même came. Je m’incline à l’écoute de la roots « People », magnifique, de « Chappy Lady », sublime, et évidemment de « Why », un peu le hit-single du disque, dont le visionnage du clip est plus que chaudement recommandé tellement on est à un poil de zob du chef d’oeuvre absolu.

Ce disque est une excellente surprise, d’autant plus excellente qu’il n’y a probablement pas grand monde qui attendait The Soul Sonics à ce niveau, nouveauté oblige. En à peine plus d’un an, le combo stéphanois fait preuve d’une sacrée foutue expérience et balance un disque bien produit, bien carré, bien gaulé, qui replace habilement la France sur la carte mondiale du reggae.

Une réussite incontestable.

Vince

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