The Spandettes – Spandex Effect – Do Right ! Music
UN PEU D’HISTOIRE: C’est du Canada que nous viennent les copines de THE SPANDETTES, et plus précisément de Toronto, la plus grande ville de pays qui a des allures de petit New York. Ce trio vocal féminin accompagné de sept musiciens, a beau prétendre faire de la disco, c’est bien à de la soul music matinée de funk bien vintage qu’on a ici affaire. On pense aux Helvètes de The Kitchenettes ou aux Allemandes de The Floorettes, et on les imagine parfaitement dans un vieux studio de Détroit avec Phil Spector (période « Ronettes ») qui surveille comment ça se passe. Bref, tout cela est une histoire de groupes de filles avec des noms en « ettes ».
Les Spandettes qui existent depuis 2008 ont déjà donné pas mal de concerts, et l’été dernier elles ont sorti un 45 tours (vinyle orange) intitulé « Sweet & Saccharine » sur le label voisin Do Right ! Music (où l’on trouve aussi The Souljazz Orchestra), et elles ont sorti un 45 tours (« Dig Deeper ») absolument magnifique fin 2013.
Leur premier album, « Spandex Effect », aurait dû sortir cet automne, c’est donc avec le sourire qu’on l’accueille enfin avec ses dix pistes à l’ancienne sur Do Right ! Music, le label local pas avare en bonnes vibrations.
LE DISQUE: Une fois n’est pas coutume, c’est d’un groupe pour le moins atypique que nous avons décidé de vous parler ici. Car The Spandettes ne fait pas de ska, ni de rocksteady, ni de skinhead reggae (encore que), et pour ce qui est de la soul, on peut dire que la fine équipe ne fait pas vraiment comme tout le monde. Car la soul de The Spandettes est chargée de vibrations funk, de rhythm’n’blues, d’un zeste de disco, et le tout sonne très 70’s, contrairement aux combos auxquels on a le plus souvent affaire, qui eux sonnent beaucoup plus 60’s (Pepper Pots, Inciters…).
Pas grand chose à jeter pourtant de cet album bien balancé, un peu comme Sharon Stone dans sa robe bleue très courte mais trop longue de « Casino », et l’écoute de « Spandex Effect », justement, rappelle à notre souvenir des images des lumières de Las Vegas et du Rat Pack au Caesar’s Palace, quelques années avant la déferlante funk incarnée par Kool and The Gang et autres Earth Wind & Fire. « Automatic » par exemple », représente le versant le plus funk de cet album, et des claquements de guitare à la rugissante section cuivres, on retrouve là une recette que n’aurait probablement pas reniée George Clinton himself. C’est cool, c’est fun, c’est dansant et on dit banco sans aucune hésitation.
Un peu de rythmique disco (toujours très soul) sur « Donnie The Disco Commie », du jazz magnifiquement chanté, superbement ciselé comme un vase en cristal de Baccarat sur « Calendar Girl », et même un très bon plan reggae (« Shine A Smile »), font qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde à l’écoute de cette bien belle production made in Canada.
Et pour le « coeur de métier », la soul, que dire ? Qu’on est dans du très haut niveau, assurément, et que de la pépite « Sweet & Saccharine », proposée ici dans deux versions différentes, à la très en retenue et tout en maîtrise « Hunk Of Heaven », en passant par la soulissime « Waking Dreams », le combo de Toronto nous sert un sans faute sur un plateau d’argent. Et ça n’est certainement la superbe « Let’s Go To The Beach » qui entame la galette, aussi vintage qu’un film d’aventure de Philippe de Broca avec Bebel (« L’Homme de Rio ») qui va me faire mentir, et encore moins l’imparable « Dig Deeper » aux accent vaguement caribéens, probablement LE meilleur morceau de cet excellent disque.
The Spandettes est un pur groupe tout ce qu’il y a de rétro à découvrir d’urgence, du genre qu’on verrait bien en haut de l’affiche d’une des prochaines soirées « Back In Time » chères à nos amis Rémois. Message envoyé !
Vince