Rude Boy Train

THE STEADY 45’S – Greenleaf Special – Unstrictly Roots

Steady 45s - Greenleaf Special - Front Cover

UN PEU D’HISTOIRE : Le moins que l’on puisse dire, c’est que la scène ska/rocksteady californienne tient le haut du pavé ces derniers temps. Entre Jr Thomas, les pointures du Western Standard Time, The Lions, le Chris Murray Combo ou bien encore les sorties d’Angel City Records, Delirians en tête, rien à jeter ces derniers mois qui ne sorte de la côte ouest des US.

Et ce n’est pas encore avec ces Steady 45’s, jusqu’alors pourtant plutôt discrets, que cela va changer!

On vous parlait ici dès 2013 de ces six zicos, adorateurs de ska et de rocksteady, qui sortaient leur premier single sur l’incontournable label Steady Beat Recordings, avec deux titres prometteurs. Ils sillonnent alors la côte ouest pour tout un tas de dates où ils partagent l’affiche avec tout ce qui se fait de mieux dans le genre, et surtout avec leurs camarades de studio des Delirians, dont ils partagent la section cuivres, mais aussi parfois d’autres musiciens, comme le bassiste Eric Mauries, vu par chez nous sur l’excellente tournée de l’Angel City Revue.

Malgré cette activité débordante, la bande de Joseph Quinones ne repointe son nez, niveau disco, que fin 2015, avec un nouveau 7’’, encore une fois chez Steady Beat, avec un superbe rocksteady nommé « Trouble In Paradise » et le ska « Mama Said »… Vu la qualité de la prod, on n’est pas non plus très surpris de retrouver Chris Murray pas loin, avec qui ils fricotent depuis leurs débuts et qui co-produit sur son label Unstrictly Roots ce EP 8 titres, nommé «Greenleaf Special » tout chaud sorti de la semaine dernière…

LE DISQUE : Attention, on vous aura prévenus, bombe 60’s en vue !

Dès l’entrée de ce « Mama Said » découvert au printemps sur le sampler de Rare Breed Records, tout sonne d’époque : les chœurs féminins vintage, le filtre des micros d’antan sur la voix lead, somptueuse, le swing de la rythmique, tout est là pour un parfait voyage dans le temps.
Sur « Sleepwalk », cover instrumentale d’un hit maintes et maintes fois rejoué, ils nous proposent une démonstration de subtilité jazzy, sur un rythme rocksteady au groove langoureux.
Ça repart au taquet derrière, avec « So Long », un ska de classe ni plus, ni moins, mondiale : la rythmique est tirée à quatre épingles tout comme les arrangements, cuivres et voix en tête pour un résultat ébouriffant. « Rush Hour », l’instrumental qui suit, l’est tout autant : son beat soutenu piano guitare, les solos du feu de dieu qui s’enchaînent aux breaks de batterie infernaux : le titre est parfaitement hypnotique, comme aux plus belles heures des Skatalites.
Ça sait aussi y faire dans le rocksteady à la cool avec ce « Too Late » lumineux, son piano sautillant, sa guitare aiguisée et ses chœurs voluptueux…

Le reste du skeud est à l’avenant et laisse définitivement un goût de trop peu : « No, No, No » est classieux avec sa rythmique aux cuivres et son refrain entêtant, alors que l’instru reggae « Paranoïa » démontre tout le savoir faire des Californiens quand il s’agit de la jouer fine. Le final « Say No More » et son intro soul à l’ancienne, son duo de voix haut perchées épatant de bout en bout, ses gimmicks géniaux de piano et de guitare et ses parties cuivres impeccablement posées, est de la trempe de ces titres qui se révèlent des classiques instantanés.

Avec ce « Greenleaf Special », les Steady 45’s frappent un énorme coup et prennent, à l’instar de leurs amis des Delirians, bonne place dans les top-groupes du moment. Un mini-album qu’on ne se lasse pas d’écouter et de réécouter, souvent fin et subtil, aux compos toujours originales, qui plus est à la production vintage parfaitement digérée. Une pure régalade qui nous laisse envisager le meilleur pour un album qu’on espère forcément le plus proche possible… Il plane définitivement quelque chose de spécial ou de magique en ce moment sur cette côte californienne !

Bronsky

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