TSF : l’interview !
Discussion avec Ugo, batteur/chanteur de la TOULOUSE SKANKING FOUNDATION, TSF pour les intimes, le super groupe au super album (« Boilin’ Hot ») sorti fin 2015 désormais disponible en vinyle, et qui va faire une belle tournée cet été près de votre lieu de villégiature préféré…
RUDE BOY TRAIN : Salut la TSF, merci de répondre aux questions à la con de Rude Boy Train !
TSF : C’est toujours avec plaisir !
RBT : Alors comment ça se passe la sortie du disque ? Ils en disent quoi les gens ?
TSF : On a eu pour l’instant que des supers retours sur « Boilin’ hot » et on en est très content. Et puis vu le temps qu’on y a passé dessus… merde !
RBT : Y a pas des « gros » labels style Grover ou Liquidator Music qui vous ont proposé de sortir le skeud ? Franchement vous avez largement le niveau pour vous retrouver chez eux…
TSF : Redheadman nous soutient. Effectivement ce serait pour nous une prochaine étape et puis ça nous permettrait d’être mieux exposés. En tout cas, Liquidator a eu le cd en main, l’a écouté mais pour l’instant ça ne va pas plus loin !
RBT : D’ailleurs les gars, ça serait cool de mettre un peu plus que 9 ou 10 titres sur vos albums. On en veut 20 ou 30 plutôt… Bon en même temps vous allez me dire que c’est la qualité qui compte. Mais vous avez tout mis sur le disque ou bien y a des morceaux que vous n’avez pas retenus ?
TSF : Même pas, on a tout mis ! Mais on a fait « Boilin’ hot », comme le précédent, avec l’objectif d’en faire un vinyle… On a même dû couper un peu les fins de titres pour raccourcir la durée de l’album, ça ne rentrait pas. De nos jours les cd ne se vendent plus très bien, et puis entendre ton travail sur une galette vinyle, ça n’a pas de prix.
RBT : On sent une plus grande variété de styles que sur le 1er disque. Ça vous est venu comment cette envie d’aller explorer un peu d’autre sons ?
TSF : On avait envie de s’ouvrir un peu sur la richesse des musiques jamaïcaines, ne pas rester cantonnés au ska, même si on adore ça. Fabio qui chante et qui compose la plupart des morceaux avait écrit un morceau (« Misantropic Fight », qui est sur l’album) pour un clavier. C’était la bonne occasion.
Du coup, on a un nouveau dans l’équipe, il s’appelle Bastien, il fait du clavier et il déchire. Il joue dans Ska Fever aussi et grâce à lui on peut enfin faire du reggae. Il faut dire qu’on a beaucoup beaucoup écouté les Aggro et Upsessions, ça énerve à force…
Ça nous permet aussi une plus grande diversité en live. On peux varier les styles et le rythme du concert pour faire se trémousser les popotins…
RBT : « Mi Calypso » est bien cool. Vous connaissez King Pépé & his Calypso Combo ?
TSF : Merci ! Celle-là c’est moi qui l’ait composée. C’est une chanson qu’on n’avait jamais jouée en live avant, elle a été écrite pour l’album et finalisée dans l’heure ou dans les minutes avant l’enregistrement… Tu parlais de variété dans les morceaux, on a fait celle-ci dans le souci d’ajouter un maximum d’instruments acoustiques et puis comme Mijo, qui fait le sax sur l’album, joue aussi de la clarinette, il s’y est collé. (Sinon je connaissais pas King Pépé, je suis allé écouter depuis, c’est chouette !)
RBT : Et côté early reggae, on sent une vraie envie là… Quatre titres quand même…
TSF : Ben ouais ! On se régale à jouer ces titres. C’est assez nouveau pour nous (depuis l’arrivée de Bastien), mais on en avait vraiment envie. On aurait bien aimé que Roy Ellis pose sur « Let’s go dance » mais ça n’a pas pu se faire. « End of days » est une référence à la dernière fin du monde annoncée par le grand mage Paco Rabane, histoire de rire un peu.
On peut dire aussi que notre proximité avec les Branlarians y a fait pour beaucoup. D’ailleurs Jojo a écrit le dernier titre « Western Reggae » et Tiguilup, également rétrographiste, a fait le visuel.
RBT : Côté scène comme vous êtes du sud-ouest, vous avez l’occasion de jouer en Espagne ? Ça rigole pas la scène ska/reggae chez eux…
TSF : C’est vrai que ça ne déconne pas ! On n’est pas encore allé jouer en Espagne mais ça donne envie. Perso j’aime beaucoup les Granadians.
RBT : Bon en même temps chez vous y a aussi de quoi faire : TSF, Branlarians, Mampy, Ska-Fever, Skamanians si on pousse à Perpignan, Rockin’ Preachers, Ackee & Saltfish ou Train’s Tone vers Bordeaux…
TSF : Tout à fait, c’est comme ça qu’est né la Semaine du Ska d’ailleurs. Mais c’est vrai qu’ici, on sent moins la ferveur et l’engouement pour les musiques jamaïcaines qui existent en Espagne ou en Allemagne. C’est un peu dommage. Heureusement que des passionnés comme vous sont là pour faire vivre et animer tout ça.
RBT : Et en France vous avez prévu de tourner un peu pour défendre votre album en live ?
TSF : Oui, on a prévu une petite tournée Nord/Belgique en mai, des dates en juillet et août et quelques concerts autour de chez nous. Mais faire tourner un groupe de 8 personnes de nos jours, qui de plus, ont tous des side-projects relève du petit miracle. On s’en occupe nous et c’est pas facile…
RBT : Vous avez accompagné Roy Ellis à Toulouse cet été. C’était un one shot ou vous pensez remettre le couvert avec lui ?
TSF : C’est grâce au festival Toulouse d’été, qui cherchait une création autour du ska, qu’on a pu jouer avec Roy. Ca s’est super bien passé malgré la pluie, les gens étaient chauds bouillants. Pour l’instant on s’en tient au one shot mais si d’autres occasions se présentent on foncera !
RBT : Vous écoutez quoi comme bon son ces temps-ci ? (interdit de répondre Jr Thomas & The Volcanos)
TSF : Difficile d’écouter autre chose en ce moment… j’ai pris une grosse claque… et puis, en tant que batteur, je dois dire j’élèverais Scott Abels au rang de demi dieu…et puis le son et la culture que le Dixon a mis dedans, c’est assez hallucinant. Sinon pour moi en ce moment c’est Ray Charles, la période Atlantic. De la bombe !
RBT : C’est quoi vos projets pour le reste de 2016 ?
TSF :La sortie du vinyle, ça y est on les a enfin reçu, et puis la tournée de l’album.
RBT : Et sinon en tant que Toulousains, vous préférez Jean-Pierre Mader ou Images ? (moi je préfère Zebda)
TSF : Heu………….Joker !
RBT : Merci pour vos réponses. La bise à la ville rose.