Rude Boy Train

WILD SOUL PARTY (CHARLENE, LITTLE CLARA & LES CHACALS, THE ADELIANS) – 8 avril 2016- Les Trinitaires/Metz

Afficher l'image d'originePendant que certains sont en train d’acclamer The Delirians, Jackie Mendez, Xavier Lynch et 65 Mines Street du côté de Beauvais, on se rattrape comme on peut à Metz, avec une fort bienvenue WILD SOUL PARTY consacrée à des artistes Q-Sounds Recordings, et pas des moindres. L’idée du soir, c’est de fêter la sortie du premier album de THE ADELIANS, sur Q-Sounds Recordings donc, et sur Specific, le label messin/nippon basé à la Face Cachée (LE disquaire de la ville).

Et en guise de rattrapage, autant vous dire tout se suite qu’on va avoir droit à une pure soirée.

Déjà, ça se passe dans le caveau des Trinitaires, une salle de 180 places debout maxi, parfaite pour ce genre de concert avec son bar attenant. Et même qu’il y a un peu de monde au rendez-vous…

Ça commence un peu après 20h30 avec CHARLENE qui vient de sortir un 45 tours, entourée par quatre gaillards diablement bien sapés, façon mods des années 2010. Ils ont gardé la base 60’s et l’ont mise au goût du jour, ce qui évite la ressemblance avec un défilé de carnaval. Y a de la Chelsea boots, de la veste cintrée, de la cravate parfaitement assortie à la chemise, et ça c’est bien, parce que mine de rien la dégaine, quand on monte sur scène, ça fait partie du show.

Et la petite Charlène, pas si petite que ça avec ses pompes à talons, va envoyer du lourd, solidement armée vocalement qu’elle est, avec deux copines qui dansent au premier rang, qu’on imagine faire partie du spectacle qui va suivre. Côté répertoire, je ne saurais pas trop être exhaustif, mais simplement vous dire qu’on a eu droit à « You Should Know » et à « Bad News », issues du premier 45 tours, et à « Mercy », excellemment bien chantée, avec un groupe parfait derrière, un guitariste virevoltant, et un final de toute beauté sur « HoodLove », merveille soul où tout, absolument tout est impeccable: la voix, le groupe, ce refrain de toute première bourre qui vire légèrement rock, avec cette mélodie de clavier tellement bienvenue. Classe.

45 minutes de set plus tard, c’est l’heure de la pause, du petit tour au merchandising, avant de voir la fine équipe remonter sur scène, pour accompagner cette fois LITTLE CLARA qui va jouer avec ses CHACALS, qui ressemblent étrangement au groupe d’avant, à l’exception du guitariste. Et là mazette, ça ne va pas baisser de niveau, loin de là. Little Clara fait elle aussi dans la soul, oui, mais une soul bien française, avec de fortes influences pop-yéyé, à mi chemin entre une France Gall sixties et une Sharon Jones d’aujourd’hui. On pense aux Surfs et à Millie Small, et parfois aussi à  April March. Et comme le répertoire de Little Clara est irréprochable, on va encore passer trois quart d’heures de bonheur, avec des choses assez rapides (« Dimanche en Vers », « De Ma Vie »), d’autres un peu plus mid-tempo (« Oui Mais Non »), certaines carrément soul, d’autres plus orientées yéyé, un « Chacals Twist » pour se tordre les chevilles et hurler en choeur, un « Skivouplé » pour faire n’importe quoi, et une ribambelle de petits chef d’oeuvres, à l’image du tube « Tu Es Ma Seule Idole », de « Rentrée Dans les Rangs » ou de « Tu Ne Peux Pas t’Empêcher de Rire ». Et quelle voix bordel, quelle voix !

Et puis arrive le moment d’accueillir sur scène THE ADELIANS et son premier album, toujours avec les Chacals en guise de backing-band, et avec une Florence au chant qui va tenir la scène avec style. Ça commence (si ma mémoire est bonne) avec « Naïve », soulissime, et ça enchaîne les hits avec le rock’n’roll furax de « Dis Moi Oui ou Non », génial, la très northern soul « Tu m’ennuies », ou avec cette merveille absolue de « It’s Too Late », qui n’a rien à voir avec Laurel Aitken mais qui prouve si c’était nécessaire que Florence est une immense chanteuse soul avec une vraie présence et un sens du show tout simplement incontestable (y avait qu’à la voir se déhancher avec son tambourin). Et quand Charlène et Clara montent sur scène pour la rejoindre, ça donne une version absolument grandiose de « Stay », avec un trio vocal comme chez les Ronettes (ou chez les Pepper Pots), authentique merveille northern soul qui fut à n’en pas douter l’un des très grands moments de cette Wild Soul Party de toute première catégorie (le seul regret finalement fut l’absence de section cuivre).

Merci à Q-Sounds Recordings, à Specific, et aux Trinitaires pour cette superbe soirée dans ce superbe caveau. Et si vous croisez près de chez vous un combo de chez Q-Sounds, allez-y les yeux fermés (et les oreilles ouvertes), le spectacle est garanti.

Vince

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