Rude Boy Train

YELLOW UMBRELLA – Hooligans Of Love – Pork Pie Records

14680765_10154685986112577_367929580586049438_nUN PEU D’HISTOIRE : Yellow Umbrella voit le jour à Dresde en 1994 autour du guitariste et chanteur Enrico Mildner et doit son nom au parapluie jaune qui accompagne l’héroïne du film « Harold et Maud » lors d’un enterrement. Il se revendique comme le premier groupe ska-reggae de l’ex Allemagne de L’Est. Leur premiere sortie sera une cassette sept titres nommé « Summerspring 95 » alors que leur premier véritable album, « Offbeat » verra le jour en 97. Le line-up est souvent chamboulé et, cette même année,  l’arrivée de Jens aux claviers et de Jurgen à la basse sonne comme un nouveau départ. Après l’arrivée de Thomas au trombone et un bon paquet de concerts, ils sortent en 99, « Marie Juana ». En novembre 2000, ils montent leur première grosse tournée en France, après un premier passage réussi au Dance Ska La, suivi d’une grosse session d’enregistrement a Dresde.

« Flight N° 20-8-3 » issu de ces sessions sort en 2001… Les concerts s’enchaînent avec la participation a de gros festivals et le groupe se forge une belle réputation partout en Europe.

En 2003, après deux ans de tournées incessantes et la sortie de « Stoned Steady », ils prennent une pause salvatrice.

Entre temps, Bernard Lanis, transfuge Français des amis de Western Special les a rejoint et 2005 sera l’année de leur retour avec une signature chez Pork Pie, le premier  album issu de cette collaboration « Same Same, But Different » sortant en 2007. Les dates s’espacent mais connaissent toujours autant de succès…

En 2010, ils sortent l’album  « A Thousand Faces » et après quelques années plus discrètes, il reviennent sur le devant de la scène en soutenant les mouvements de lutte anti-Pediga, auxquels ils participent activement,  Ils en profitent de cette reunion pour enregistrer de nouveaux titres qui voient le jour  sur un nouvel album en ce mois de novembre, six ans après leur dernier opus, sous le nom de « Hooligans Of Love »

LE DISQUE :  On ne va pas vous cacher qu’il vous faudra plusieurs écoutes pour découvrir tous les atouts de ce « Hooligans Of Love ». Je dis ça pour ceux qui, éventuellement découvriraient les Yellow Umbrella, car les autres, habitués du fait, les retrouverons fidèles a eux même.

Les trois premiers titres sont symptomatiques des qualités et des défauts des Allemands : on retrouve sur le morceau titre, qui ouvre l’album, le meilleur de ce qu’ils nous proposent depuis plus de vingt ans : ce rocksteady parfaitement composé sur lequel vient se poser la voix toujours parfaite de Jens, au clavier léger, et au chorus de cuivres impec’, est plutôt du genre cool… Tout, juste pourra-t-on lui reprocher l’air « flower power » revendiqué, un poil naïf,  du refrain. Derrière, Le reggae à la rythmique bien lourde « The Answer », tout aussi classique pour le groupe de Dresde, régalera les amateurs du genre tout autant qu’il pourra chagriner les fans d’un son plus roots. Enfin, avec ses violons Klezmer, ce « Bahlui » pourtant de belle facture  paraitra forcément bien indigeste à ceux que ces sonorités font hérisser le poil…

Attention tout de même à ne pas ranger la galette trop vite, car il y a comme toujours une grosse poignée de titres excellents à se mettre sous la dent sur ce huitième album studio des « jaunes » : on aime par exemple ce «False Prophets» entre ombre et lumière, Le boogie-ska hyper entrainant « I Wonder » au clavier parfait et aux voix délicieuses ou encore le reggae beaucoup plus roots « Lights Down Low », à la guitare accrocheuse sur lesquels les cuivres en sourdine jouent dans le velours.

Pouce en l’air aussi pour les deux instrus, ska pour « The Weasel », virevoltant avec ses cuivres tirés à quatre épingles, et reggae dub explosif pour « King Dubby », mené de main de maître par des claviers étourdissants et un mélodica inspiré.

On passera plus rapidement sur le titre en Français « Au Revoir », pas dénué de qualités, avec son gimmick guitare/cuivres réussi,  mais aux paroles qui pourront nous sembler un brin désuettes, tout comme sur la berçeuse « Mi Nico » finale, interprétée en trois langues qui nous rappelera surtout qu’il doit pas être facile aux bébés d’outre Rhin de s’endormir !

On préférera vous parler du reggae « Never» qui se pose juste avant, titre délicieux avec sa rythmique dubbée juste ce qu’il faut, ses chœurs gros comme ça  et ses cuivres bien soul, et de ce « Time Will Tell », clairement la grosse réussite de l’album, ska swing et sautillant au refrain imparable, parfait de bout en bout, un des tous meilleurs titres de cette année 2016 à coup sûr.

Comme d’habitude, donc, ce nouveau Yellow Umbrella, avec ce son plutôt léger, des compos souvent complexes et  sa production toute teutone,  pourra déstabiliser les gros fans de vintage et de titres immédiats… Ceux qui prendront le temps d’apprivoiser ce « Hooligans Of Love » y découvriront un groupe qui semble inoxydable après vingt ans de carrière, au meilleur de sa forme.

Bronsky

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