Rude Boy Train

MANGO WOOD – Stomp You Down – Liquidator Music

UN PEU D’HISTOIRE : Arrivés sur la scène Espagnole en 2016, les Madrilènes de Mango Wood font dans l’early reggae à la mode 60’s. Avec leur son vintage et leurs arrangements vocaux à trois voix, ils font inévitablement pencher leur musique vers celle trios de la grande époque, celle de The Ethiopians, Maytones, Termites et consorts.

Plutôt timides jusqu’alors, avec deux titres enregistrés sous la houlette de Brian Dixon début 2016, « First Time » et « The Fall », bien marqués du sceau du leader des Volcanos, puis de deux autres sur 45t chez Respect Records plus tard cette même année, avec la paire « The Way » / « Never Grow Old », deux skas au son plus affirmé, les Madrilènes laissaient entrevoir de belles dispositions.

Encore un peu tâtonnants, le 45t sortit en 2017 avec les deux titres « Try » et « Mash It Down » toujours chez Respect Records peine un peu à confirmer, avec certes, deux bonnes compos, mais une prod qu’on qualifiera d’un peu light

Mais les gars ont su prendre le temps de bien faire mijoter tout ça, et les voilà près de trois ans plus tard, avec ce premier album, « Stomp You Down », naturellement sorti chez Liquidator Music, l’incontournable dénicheur de talent made in Spain, qu’on attendait du coup de pied ferme.

LE DISQUE : On a dû bosser sacrément dur du coté de Madrid depuis ces longs mois qu’il nous a fallut attendre avant la parution de ce premier album « Stomp You Down ».

Car le moins qu’on puisse dire c’est que d’emblée, on comprend que cette patience ne sera pas vaine, avec ce « Ah Reggae », qu’on croirait sorti tout droit d’un coffret Trojan poussiéreux, somptueux de bout en bout, avec ces guitares accrocheuses et ce sifflement d’Hammond obsédant. Refrain de type cool, bienfaits de l’enregistrement analogique et travail pointu sur la compo et la prod, un hit immédiat, délicieux.

Et si le crew de Madrid ne dispose pas forcément d’un leader vocal du niveau d’un Jesse Wagner, ils s’en remettent à un chant en trio merveilleusement orchestré, comme « Fattie me Gwan So » peut en témoigner, avec son refrain lascif carrément addictif.

Du côté zicos, ça régale sévère et ça nous balance des instrus du calibre de « Boris The Blade » qui vient lorgner avec aisance du côté des Upsetters.

Franchement, des reggae millésimés 69 du genre de « Milk & Honey », on n’en croise qu’une poignée dans l’année… La chanson est un petit bijou langoureusement interprété, et, du roulement de caisse claire d’intro au final vocal, en passant par ces ponctuations luxuriantes d’un trio de guitare au top, y’a rien à jeter.

Les gars sont aussi capables de perles funky genre « One And All » qui, avec sa rythmique bien ronde, un refrain sing-along parfait et des saillies cuivrées impeccables, vient sans complexe marcher sur les platebandes des Maytals dans leur meilleure période.

En se consacrant corps et âme à l’early et au boss reggae, et en faisant « tapis » sur une production vintage parfaitement dosée, les Madrilènes font mouche.

Avec des instrus du calibre de « Night Terror » ou « Mango Wood#5 » largement au niveau de la puissance des Aggrolites, foisonnants de tous ces petits arrangements qui font la différence, et son lot de chansons carrément inspirées comme « Stomp You Down », « It’s Allright » ou « Wanti Wanti », les Mango Wood frappent un grand coup de latte dans la porte pour nous signifier qu’il va maintenant falloir compter avec eux. Une bombe.

Bronsky

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