THE NEW NORMAL COLLABORATION – Quarantined on Easy Street – Autoprod
UN PEU D’HISTOIRE: Quand Allen Teboul, le batteur, proche des Slackers et pote de Jay Nugent, et John Roy, le fondateur des légendaires Unsteady, chacun du bout de leur continent, décident de faire la nique à la pandémie de Covid 19 et au confinement qui l’accompagne, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère…
Rameutant les potes de tout les USA et même d’un peu plus loin, ils se lancent le défi d’enregistrer un album complet en mettant, tel un gigantesque puzzle, bout à bout des parties enregistrées, chacun chez soi, par ce « quarantine’s all-star band »
Et même si la qualité des zicos en jetait un max sur le papier, la partie était loin d’être gagnée d’avance.
Paru en digital sur le bandcamp dédié dès fin octobre, l’album physique ne verra le jour qu’en janvier prochain, même s’il n’en reste déjà qu’une poignée de disponibles. Il me reste donc à tenter de vous convaincre de ne pas passer à coté de ce truc énorme…
LE DISQUE: Je vais pas y aller par quatre chemins, ce disque est une tuerie ! Dès son entame « Learn Or Burn », on retrouve un King Django en pleine bourre sur une compo du niveau des Stubborn All-Stars. Le reggae légèrement funky, groove comme jamais, relevé du mélodica habile du toaster, est carrément fun et immédiat.
« Brain Trust », en mode instru rocksteady, bénéficie d’une compo limpide comme de l’eau de roche, avec un chorus de cuivre superbe, pendant que « Barrio Bridge » fait dans le reggae ténébreux, parfait équilibre ombre et lumière, entre cuivres ombrageux et guitare solo rutillant.
Coté ska, les instrus « Hazard Pay » ou « Quarantined On Easy Street » sont tous deux du meilleur cru et soutiennent largement la comparaison avec les gros bras du genre, Dave Hillyard et ses Rocksteady Seven ou Victor Rice et son Septet… Faut dire aussi que les deux acolytes sont partie prenante dans l’affaire et que leur pote Buford O’Sullivan est présent au trombone sur la quasi-totalité des titres.
Et avec des zicos de ce niveau, on peut varier les plaisirs à l’infini, et presque les doigts dans le nez! « Nobody Did It », est un ska hyper dansant et subtil avec son break latino sur les refrains, aux parties chants/chœurs géniales.
« Connected » débute comme un gros reggae west coast, pour se lancer dans un ska trad, mais néanmoins moderne, comme si on foutait un superbe refrain pop sur du Victor Rice, qu’on retrouve comme par hasard à la basse sur ce titre. « Great Divide » est lui un reggae monstrueux genre Hollie Cook meets Dave Hillyard, avec des parties voix démentes assurées par Dunia Best habilement relevées du toast inspiré de Qmaxx Lynn, l’ex Slackers, qu’on retrouve ici avec grand plaisir.
Et ça continue encore et encore, avec « Mile In Their Shoes », un ska-pop absolument irrésistible avec une montée en puissance rythmique superbe sur les refrains et des cuivres arrangés juste comme il faut, pour se terminer en toute beauté sur « Reasoning », un reggae à la production du même tonneau, au texte engagé.
Voilà, j’en jette plus, la court est pleine de superlatifs… Mais les deux compères John Roy et Allen Teboul, bien épaulés, il faut le dire, par la crème de la crème de la scène actuelle, nous proposent avec cette assemblage savamment orchestré d’une multitude de pièces récupérées aux quatre coins du monde, un album plus homogène que 90% de ce qu’on peut entendre habituellement… Tirant le meilleur de compos solides et des influences de chaque acteur du projet, « Quarantined On Easy Street » est un des plus beau albums de 2020.
Bronsky